États-Unis 2017

Randonnées à Sedona

Randonnées à Sedona

Notre réveil sonne à 5h30. Tu parles de vacances ! On est là pour profiter, alors autant profiter dès l’aube. En cette belle journée, on décide d’être présents pour voir les premiers rayons de lumière : direction Airport Mesa, un point de vue qui surplombe Sedona, pour y admirer le lever de soleil. Le parking est petit mais on trouve encore une place.
On suit le petit sentier qui indique "Sedona View" pour monter sur une butte où quelques personnes attendent déjà, en essayant de se réchauffer. On fait de même puisqu’il fait à peine plus de 10°C. Il n'y a pas foule : on est moins d'une dizaine à profiter de cet instant. Le soleil est encore caché pendant un moment par les falaises à l'est de la ville, mais les couleurs sont déjà très belles sur la vallée de Sedona. Le dégradé du ciel et les roches rouges colorent déjà le paysage. On voit aussi très bien la route AZ-179 qui descend vers le sud et qu'on a prévu d'emprunter plus tard aujourd'hui.

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Une vingtaine de minutes après l'heure "officielle" du lever de soleil, les premiers rayons de soleil éclairent Capitol Butte (aussi appelé Thunder Mountain) alors que la ville est encore dans l'ombre. Comme j'aimerais être dans une de ces montgolfières qui se baladent au-dessus de la ville. La vue doit y être phénoménale !
Petit à petit, les différentes montagnes de la vallée sont éclairées à leur tour. La lumière est splendide. L'impression qu'on en a eu la veille se confirme de plus en plus : cet endroit nous enchante déjà.

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On redescend au parking vers 7h15. Avant de se rendre à l'hôtel, on continue la route qui mène jusqu'à l'aéroport, au sommet de la colline. On fait une sorte de "reconnaissance", pour voir si l'endroit peut être intéressant pour le coucher de soleil. Un point de vue se situe tout en haut, mais le parking, qui se trouve de l'autre côté de la route, est payant. On fait demi-tour sur le parking de l'aéroport (ou devrait-on dire aérodrome ?).

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L'hôtel n'était pas censé fournir le petit déjeuner, pourtant Thor propose des fruits, des barres de céréales, yaourts et autre encas à l'accueil pour les clients. Du café et des jus de fruits sont aussi disponibles. Ce n'est pas le petit déjeuner avec omelette et gaufres mais c'est une bonne surprise. C'est toujours mieux que rien !

On passe au Safeway, à cinq minutes de l'hôtel pour les courses habituelles, puis le programme de la journée débute avec la route AZ-179, une route panoramique qui descend vers le sud. Oh, encore une ribambelle de ronds-points ! Le premier arrêt est Chapel of the Holy Cross, une église à l'architecture très design construite dans les années 1950 et qui s'intègre parfaitement dans le paysage. Le haut de la falaise qui la surplombe ressemble à s'y méprendre à des statues, comme des visages figés dans la roche. S'en est presque inquiétant. Du haut de cette butte, la vue sur la vallée nous permet, comme ce matin, de voir à quel point la ville se confond dans le paysage, au lieu de s'en détacher.

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On continue la route pour atteindre Bell Rock, un lieu connu pour sa randonnée, qui fait le tour de cette formation rocheuse. Avant de décider ce que l'on fait ce matin, il faut d'abord faire le plein, avec toujours cette inconnue : combien va-ton mettre ? Le caissier m'explique que l'on peut demander une certaine somme et que si l'on met moins que prévu, ce qui est en surplus ne sera pas débité. Voilà qu'on en apprend tous les jours ! Je ne pensais pas que c'était possible. Pourtant, une fois le plein fait, Stéphane reçoit sur son téléphone une notification de Revolut (banque en ligne avec une carte bancaire sans frais) : le montant qui vient d'être débité est bien celui qu'on a donné, et non ce qu'on est censé être débité… Il faudra attendre une journée pour que la modification du montant prenne effet.

Ce coin plait moins à Stéphane que la partie plus au nord de la vallée. J’avoue que je suis un peu du même avis. On décide de laisser tomber la balade de Bell Rock que j'avais prévue dans le roadbook et on remonte vers une autre balade que je m'étais notée : Cathedral Trail. La vue en remontant la route AZ-179 vers le nord est splendide. On est vraiment conquis par cette région.

Le premier parking pour la randonnée de Cathedral Trail étant complet, on continue jusqu'au second où la balade commence par la traversée du lit d'une rivière qui se crée probablement lors d'une crue éclaire. Puis le petit sentier est très facile, tout en montant légèrement. On commence à voir les signalisations naturelles pour indiquer le sentier : des tas de petites pierres et des branches d'arbres morts pour fermer l’accès à des chemins crées par des randonneurs qui se sont éloignés du sentier officiel.

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Après plusieurs minutes, on atteint une deuxième partie de la randonnée : on oublie le sable pour commencer à grimper sur la roche. Des petits poteaux faits de pierres rassemblées dans un grillage nous aident à suivre le chemin. Et ça commence à grimper ! La randonnée a l'air populaire, à la vue du nombre de randonneurs. Mais ça se comprend : à peine prend-t-on de la hauteur, que le paysage alentour apparait sous un nouvel angle.

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Après quelques pauses (ben oui, ça grimpe !), on arrive à une troisième étape. Et pas des moindre ! Cette partie ressemble plus à de l’escalade… De mieux en mieux ! Ce n'est plus un sentier, mais un passage dans le creux d'un rocher. Il faut d'abord réussir à monter sur cette partie, en escaladant une roche de plus d'un mètre de haut, où les endroits où se tenir et où poser ses pieds sont plutôt rares… Pour cette partie délicate, je décide de ranger mon appareil photo dans le sac à dos, ce sera plus simple pour pouvoir utiliser mes deux mains et ainsi me tenir de chaque côté, sans que l'appareil ne se cogne sur la roche. On entame la montée dans le sillage du rocher, à quatre pattes. Une main et un pied de chaque côté pour garder l'équilibre. Je ne me retourne pas, on monte "tête baissée". Il faut dire qu'on prend de la hauteur et ce n'est pas un passage très confortable avec beaucoup d'espace. Parfois, des petites marches sont même creusées dans la roche; sans quoi, ce serait encore plus compliqué !

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Vers le milieu de la montée, des personnes sont debout sur un petit plateau, sur la gauche du sillage. Une femme un peu âgée nous encourage : "If you've got the energy, keep going! We're just taking a break." (Si vous avez l'énergie nécessaire, continuez. Nous on fait juste une pause.) Elle nous dit en plaisantant qu'on est en meilleure condition physique qu'elle, on peut y arriver sans problème. On échange deux-trois mots avant de continuer la montée, toujours d'une traite, sans regarder derrière.
Quel soulagement en arrivant en haut ! Puis on se rend compte qu'il va falloir redescendre cette partie plus tard… Finalement, monter ne semble plus aussi compliqué ! Descendre sera une autre paire de manches.

Nous voilà sur un deuxième plateau qui surplombe la vallée. Le chemin continue mais une petite montée qui passe par une sorte de crête ne me rassure pas vraiment. Pour l'instant, on reste là, en reprenant notre souffle et en buvant quelques gorgées pour s'hydrater après cet effort (oui, oui, ce n'était pas de tout repos !). On en profite aussi pour admirer la vue à 180°.

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La dame vue plus tôt arrive avec son mari juste après. On l'applaudit et la félicite pour avoir fini "l'ascension". La conversation débute alors facilement. Elle nous demande évidemment d'où on vient et si on a des montées comme ça en France. "Oui, mais on ne les fait pas !" répond-t-on en rigolant. Eux vivent en Arizona.
Le mari explique qu'il était en Allemagne pour le travail il y a une dizaine d'année, du côté de Trier (on connait !), mais n'avait malheureusement pas pu aller en Alsace. Elle aimerait aller en France ou en Allemagne, et attend que son mari l'emmène, plaisante-t-elle. La suggestion est lancée… Mais il n’est pas question de visiter seulement Paris, car selon elle c'est comme New York, ce n'est pas représentatif du pays. Comme nous, elle trouve aussi que ce n'est pas pareil : les personnes sont plus réservées, se méfient plus des autres. Et puis elle ne parle pas français, ça l'inquiète. On la rassure : on parle anglais et c'est le cas d'autres personnes en France. On a d'ailleurs le droit à un compliment sur notre anglais. Ça fait toujours plaisir. Il faut dire qu’on est vraiment contents de pouvoir tenir une discussion avec des Américains. On reste ainsi pendant plus d'un quart à discuter, à blaguer. Quelle superbe expérience que de pouvoir discuter avec des locaux, qui sont toujours aussi sympathiques ! Son mari nous demande si l'on a déjà été au Grand Canyon.
- "Non, on y va demain…"
- "Vous verrez, tant qu'on n'est pas en face, on ne comprend pas à quel point c'est gigantesque." Lui a fait la randonnée d'un bord à l'autre avec ses collègues de travail : une fois par an, pendant douze ans. "Ça nous motivait, on savait qu'on devait garder la forme toute l’année pour réussir à le faire !" dit-il en plaisantant. Sa femme ne l'a fait qu'une fois.
Quand elle apprend que c’est notre troisième voyage aux États-Unis, elle nous demande ce qu'on a visité d'autre et ce qu'on aime quand on vient dans leur pays. Les gens accueillants par exemple ! À cela, elle nous conseille Salt Lake City et le temple Mormon pour la gentillesse des gens qui s'y trouvent.
- "Et Bryce Canyon !" s'exclame-t-elle. "On dirait plein de petits châteaux !"
Elle nous rassure en nous disant qu'on a bien fait de choisir Cathedral Trail, plutôt que Bell Rock, qu'ils ont fait la veille. C'est plat et donc moins en hauteur : la vue est bien plus belle d'ici.

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Ils ne monteront pas plus haut. Ils doivent repartir en fin de matinée et le temps de redescendre, ce sera déjà juste. Je lui dis qu’il faut voir le côté positif : c’est une bonne excuse pour revenir ! Un autre homme aux cheveux et à la barbe blanche vient en contre sens. Chapeau de cowboy, chemise en jeans… J’adore son look ! La dame avec qui on discutait lui demande où est passé sa femme.
- "Elle a continué, moi non, il y a un passage qui ne me pait pas un peu plus haut". Il n’est pas allé plus loin car il a le vertige et a fait demi-tour lorsqu’il n’était plus rassuré. "Elle veut aller entre les pointes là-haut".
- "Pourquoi ? Il y a une belle vue de là-haut ou c’est juste pour dire qu’elle y était, entre les pointes ?" rigole-t-elle.
Quelle ambiance ! On ne s’ennuie pas avec cette dame. On a l’impression qu’ils se connaissent depuis longtemps. Pourtant ce n’est pas le cas du tout. Lui aussi était arrêté dans la montée précédente, ils ont dû faire connaissance à ce moment-là. Cette facilité qu’ont les Américains à discuter avec tout le monde nous impressionne toujours autant. On échange encore quelques mots avant que le couple nous dise au revoir, tout en nous souhaitant un très bon voyage. "Rappelez-vous qu’il y a des gens très gentils partout dans le monde." C’est sûr, et ils en font partie !

Alors que le couple s’éloigne, c’est l’homme au chapeau qui entame la discussion. À son tour, il nous demande d’où on vient. Stéphane lui a dit qu’on vient de l’Est de la France. "D’Alsace ou de Lorraine ?" nous demande-t-il. Autant dire qu’on est surpris qu’il connaisse si bien au point de nous nommer les régions ! Il se trouve que sa femme et lui ont fait la traversée entre Honfleur et l’Alsace, en passant au nord de Paris. Lui est du Michigan mais depuis douze ans, ils vivent sur un bateau, dans le coin de La Paz, au Mexique. Ils prennent "a vacation from their permanent vacation". Quand on lui explique que notre voyage dure plus de deux semaines, il nous demande, curieux, "Et comment deux jeunes personnes arrivent à prendre autant de vacances ?". Les Américains sont toujours aussi surpris de savoir qu’on a le droit à cinq semaines de congés payés par an. "Oh, that’s plenty of time !"

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J’hésite encore à continuer la balade, cette petit montée ne me plait pas trop; ou plutôt le fait qu’il faille la redescendre avec la vue sur le "vide" de chaque côté du chemin. Je dis à Stéphane de m’attendre là. Je vais voir ça de plus près mais je ne me sens pas rassurée. Stéphane, lui, décide d’essayer. Il laisse son sac avec moi puis entame la montée. Je reste avec l’homme au chapeau, à discuter un peu tout en suivant la progression de Stéphane.
"Oh, c’est cette partie qui ne me plaisait pas… Il s’en sort bien !" me dit-il. Quand Stéphane arrive en haut, il se tourne vers moi et me dit "There’s a French word for that : Voilà !" puis rigole un bon coup. Il me dit qu’il trouve bizarre qu’on voyage à cette époque de l’année, ce n’est pas vraiment la période des vacances en France. Je lui explique qu’on préfère partir en dehors des mois d’été, qui sont généralement plus réservés à ceux qui ont des enfants. Et puis à cette période il y a moins de monde, c’est moins cher et les températures sont plus clémentes. Que du positif !

Il m’explique qu’il était au point de vue près de l’aéroport hier soir pour le coucher du soleil. C’était dingue : il y avait facilement une centaine de personnes. Il est bien surpris de savoir qu’on n’était qu’une dizaine de personnes à l’autre point de vue ce matin pour le lever du soleil.
"That’s the tricky part…." dit-il en voyant Stéphane arriver au fameux passage qu’il doit maintenant redescendre. "Descendre a l’air plus compliqué… Oh, en fait ça paraît facile quand il le fait !" dit-il impressionné par la facilité avec laquelle Stéphane amorce la pente.

Sa femme arrive quelques instants après Stéphane. Le temps de la saluer puis il est temps pour nous de commencer à redescendre. Quel beau moment on a passé !

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Je range à nouveau l’appareil photo. Impossible de se tenir debout évidemment, la descente se fera sur les fesses. Je me laisse glisser de temps à autres pour descendre les différentes "marches" de cet énorme rocher, et d’autres fois je me retiens avec un pied sur chaque côté du sillage. Le fait de ne pas avoir de sac à dos aide beaucoup. Je plains Stéphane, qui lui en a un… À la moitié, quelques personnes sont en train de faire une pause sur le petit espace à côté du "chemin". Une femme explique à ses amis que pour eux ce sera plus compliqué puisque les pierres seront plus chaudes quand ils redescendront. Exact, c’est un détail qu’on oublie mais on se rend compte qu’elle n’a pas tort…
Arrivés en bas, deux hommes et une femme attendant de pouvoir monter car il est impossible de se croiser sur ce passage. Mais la femme n’a pas l’air sûre de vouloir tenter la montée. L’un d'eux a fait cette randonnée il y a six ou sept ans mais ne se rappelait pas de ce passage… Comment l’oublier ?! Il nous demande s’il y a bien une sorte de petite plateforme après la montée. On lui confirme que c’est bien le cas mais s’ils veulent, le chemin continue plus haut. La femme ne se sent pas très à l’aise pour monter cette partie, et surtout pour la redescendre. Je lui explique que descendre sur les fesses aide beaucoup, même si on n’a pas l’air très malins… Et en ayant le vertige, c’est plus simple quand il y a quelqu’un devant soi. On leur souhaite bon courage s’ils essayent, avant de continuer notre descente, cette fois sur une partie beaucoup plus simple, où l’on peut au moins se tenir debout ! Finalement, ils ne tenteront pas de monter plus haut et nous suivrons d’un peu plus loin.

Alors qu’on retrouve la voiture, on se demande si l’on mange là ou non. Puis on décide de rentrer à l’hôtel pour manger dans notre chambre. Le soleil tape fort, la chambre est climatisée : autant en profiter ! Ce qui est bien à Sedona c’est que le départ des randonnées n’est pas loin de la ville. On est donc un peu au centre des différents endroits intéressants.

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Après avoir mangé, il faut se mettre d’accord sur le programme de l’après-midi. Comme on a laissé tomber Bell Rock, il faut trouver une autre randonnée. Il faut dire qu'il y en a tellement par ici qu'on pourrait bien rester une semaine sans s'ennuyer !

Avant de refaire une randonnée, on prend la direction du centre-ville, qui nous a semblé très joli lorsqu’on y est passés en arrivant la veille. On se gare sur un parking public avant de faire une balade sur la route principale où l’on trouve de nombreuses boutiques, hôtels et restaurants. Les bâtiments sont de la même couleur que les montagnes aux alentours et se fondent très bien dans le paysage. Le rouge et le vert sont présents dans la ville comme ils le sont dans la nature. On adore ! On remarque qu’il y a très peu de touristes internationaux. La grande majorité sont des touristes américains et ça se ressent : il y a quelque chose de calme et de paisible dans cette ville; il n’y a pas de grands groupes qui courent dans tous les sens pour faire une photo, personne qui crie pour appeler un(e) ami(e) un peu plus loin…

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La randonnée qu’on a choisi pour cet après-midi est Mescal Trail, au nord-ouest de la ville. On emprunte donc Dry Creek Rd, une route splendide, qui nous mène au parking. Il fait près de 30°C lorsqu’on débute la randonnée, peu avant 14h.
Le sentier est très joli et on est au calme : on ne voit que deux autres personnes au début de la randonnée, qui bifurqueront sur un autre chemin un peu plus loin. Pour l’instant, il n’y a personne d’autre aux alentours. Clairement, ce coin est moins connu que Cathedral Trail. Il est aussi plus excentré.

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Ça monte un petit peu, mais rien de comparable à ce qu’on a fait ce matin. On se promène au milieu de la végétation : entre des arbres aux formes bien étranges mais très belles et des cactus un peu desséchés. Cette balade nous permet d’avoir une vue sur différentes montagnes, qu’on ne voit pas aussi bien depuis le centre de Sedona.

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Après une quarantaine de minutes de marche, on arrive à une immense falaise arrondie qui surplombe une étendue d’arbres impressionnante. Le chemin suit l’arrondi de cette falaise en se séparant en deux : "Difficult" ou "Extreme". On va rester sur le difficile… qui n’a finalement rien de bien difficile. La randonnée est facile et très agréable : c’est incroyablement calme. On ne voit personne…

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Après quelques temps, on arrive à l’intersection avec Canyon of Fools Trail. On décide de continuer un peu pour voir ce qu’il y a de l’autre côté de cette montagne. Au loin, on voit enfin quelqu’un ! Trois vététistes arrivent en face, espacés l’un de l’autre. On se met de côté tout en profitant pour s’hydrater un peu. Le chemin n’est pas large, il aurait été impossible de les croiser. Il s’agit de trois hommes un peu âgés. Le premier nous dit "Thank you, there’s two more". Le second nous prévient qu’il n’est pas le dernier, "Thanks, one more!". Le troisième arrive quelques instants plus tard et nous fait un signe de la main. "No more bike, thanks!" On a trouvé ça très sympa de leur part.

Passé le virage, c’est encore une vue différente sur d’autres falaises et plus particulièrement Boynton Spire qu’on découvre. Boynton Spire est connu pour être une "zone de vortex", c’est-à-dire des formations rocheuses qui sont dotées d’une énergie spéciale… Sedona est connu pour cela. On voit parfois des messages sur internet qui disent que cette région est souvent fréquentée par des gens "bizarres" à la recherche d’énergie spirituelle. Mais la fréquentation de Sedona ne nous a pas paru sortir de l’ordinaire…

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On décide de faire demi-tour alors que le chemin commence à descendre vers Deadman’s Pass Trail, une autre des nombreuses randonnées de la région. Ce coin est très sympa puisque plusieurs sentiers se rejoignent : on peut ainsi faire des boucles dans tous les sens. Il y a l'embarras du choix. Il est 15h30 et il faut compter une bonne heure pour le chemin retour jusqu’au parking. On est aussi assez juste au niveau de l’eau : une bouteille en plus n’aurait pas été de trop… C’est une leçon qu’on retiendra pour le reste du voyage : mieux vaut en porter trop que pas assez. En plus, c’est Stéphane qui porte, alors pourquoi s’en priver !

Alors qu’on rejoint à nouveau l’intersection avec Canyon of Fools Trail, on s’arrête pour vérifier sur la carte que c’est une bonne option pour la fin de la randonnée. On laisse passer un homme en VTT qui descend le même chemin que nous. Une quatrième personne, que de monde !

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Le chemin descend pour traverser l’étendue d’arbres et d’arbustes qu’on voyait depuis le sentier, plus tôt dans l’après-midi. On aura enfin le droit à un peu d’ombre ! Le sentier est parfois un peu plus délicat à suivre. On se retrouve dans le lit d’une rivière asséchée. Je n’aimerais pas être par ici lors d’un gros orage… Au bout d’un moment, on commence à se demander si on est toujours au bon endroit. Puis on retrouve un sentier mieux délimité qui nous rassure. On presse un peu le pas car le soleil commence à descendre et l’eau se fait plus rare.
À un moment, Stéphane s’arrête net. "Regarde !" À quelques mètres de nous à peine, deux chevreuils traversent le chemin. Ils s’arrêtent dans une petite clairière. L’un s’en va, l’autre reste là, à nous regarder, immobile pendant de longues secondes.

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Il est quasiment 16h30 quand la voiture est en ligne de mire après cette fantastique randonnée. Presque deux heures et demi de marche en ne croisant que quatre personnes et en se promenant dans des endroits magnifiques. Que demander de plus ? Dire qu’on aurait pu faire plus : la fin de Mescal Trail rejoint Deadman’s Pass Trail puis Boynton Vortex et Boynton Canyon. Il y a de quoi faire de belles boucles dans les environs. Comme je l’ai dit à cette dame plus tôt : c’est une bonne excuse pour revenir !

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On retourne à l’hôtel; le temps de prendre une douche et nous voilà déjà repartis pour le coucher du soleil. Ce n’est vraiment pas des vacances ça ! On monte d’abord près de l’aéroport mais comme on s’en doutait, et comme l’avait dit "l’homme au chapeau", il y a déjà des dizaines de personnes présentes. Ça ne me dit trop rien de rester ici, avec cette foule. On décide alors de retourner en ville. On s’arrête près d’une caserne où les pompiers sont en train de laver leur magnifique camion.
On rejoint le grand trottoir le long de la route principale, où l'on s'installe pour admirer les roches rouges s’illuminer alors que le soleil brille encore pendant quelques minutes. On est vraiment gâtés aujourd’hui.

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Alors qu’on prend quelques dernières photos, un autre photographe qui passe derrière nous nous dit "That was a great show, wasn’t it?" Effectivement. Cette ville se situe vraiment dans un cadre magnifique.
Sur le chemin du retour, on s’arrête à la pizzeria Picazzo's Healthy Italian Kitchen. Il s’agit en fait de pizzas faites avec des ingrédients bio. Ce n’est pas le restaurant le plus économique mais pour une fois… En voyant celle de la table d’à côté, on hésite à n’en prendre qu’une pour deux. Tout est plus grand ici… On risque d’être surpris. Le cadre est très sympathique, en bois, avec un espace vitré au milieu utilisé comme bar où un match de foot est diffusé à la télé. Dehors, certains sont en terrasse où des feux de bois leur tiennent chaud et surtout les illuminent car il fait nuit noire. On a bien fait de n’en prendre qu’une ! Il reste deux parts, qu’on emmène dans une boite en carton à la fin du repas.

Le temps de déposer ça à l’hôtel qui est juste en face puis on repart. Mais que faire quand il fait nuit ? On retourne où l’on était ce matin pour le lever de soleil afin de faire quelques photos de nuit. Il y a la pleine lune; elle permet d’éclairer les environs. C’est un paysage bien différent quand il n’est éclairé que par la lueur de la lune. Je teste aussi quelques photos de la voie lactée, qui est malheureusement un peu trop à l’ouest, cachée derrière la montagne.

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Il est 20h passé. En vadrouille depuis ce matin 6h, deux randonnées, un lever et un coucher de soleil… et de magnifiques rencontres. Une excellente journée bien remplie qui se finit par un peu de travail à l’hôtel avant de se coucher. Demain, direction le Grand Canyon pour vérifier ce que l’homme rencontré ce matin nous a dit : "Tant qu'on n'est pas en face, on ne comprend pas à quel point c'est gigantesque." On verra demain s’il a dit vrai.

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